Infirmière auxiliaire auprès de la clientèle itinérante
Un organisme de Trois-Rivières innove avec son équipe multidisciplinaire
Trois-Rivières, le 10 octobre 2023 – À l’occasion de la Journée mondiale de l’itinérance, l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ) met en lumière le travail hors norme d’une de ses membres qui fait toute la différence au Centre Le Havre à Trois-Rivières. Sa mission : retricoter le lien de confiance pour dispenser des soins de proximité là où se trouvent les besoins.
Infirmière auxiliaire depuis 2016, Roxanne Gagné a commencé son parcours à l’hôpital Sainte-Marie en pré et post chirurgie et au Centre de réadaptation en dépendance de Pointe-du-Lac. Avec le rythme effréné imposé par le système de la santé, elle a senti le besoin de créer davantage de liens avec ses patients pour forger une relation plus significative avec eux. C’est ainsi qu’elle s’est tournée vers le Centre Le Havre, une ressource qui vient en aide aux personnes en situation d’itinérance, d’abord à titre d’intervenante. Avec l’arrivée de la pandémie, son bagage d’infirmière auxiliaire s’est avéré bénéfique, alors qu’elle a pu donner un coup de main pour le dépistage et la vaccination auprès de la clientèle des organismes communautaires.
« Ça faisait un moment que nous voulions monter une équipe pluridisciplinaire au Centre Le Havre. La Covid-19 a permis d’accélérer le tout, d’abord à titre de projet pilote, puis nous l’avons pérennisé. Le poste est à l’image de Roxanne, c’est elle qui l’a créé », explique la directrice générale de l’organisme, Karine Dahan.
Contribuer pleinement à l’évaluation
Au quotidien, Roxanne partage son temps entre le centre et la rue, où elle accompagne l’équipe d’intervenants mobiles du Centre Le Havre et est soutenue par l’équipe de soins de proximité du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (MCQ) au besoin. Bien qu’atypique, son poste maximise le champ d’exercice de l’infirmière auxiliaire, dans un milieu moins traditionnel. Elle effectue les mêmes activités professionnelles, mais dans un contexte différent. Par son travail, elle rapproche les soins des personnes qui sont exclues du système, notamment pour leur prodiguer des soins de plaie, assurer la pharmacothérapie ou encore contribuer à l’évaluation de leur état de santé.
La formule préconisée par l’organisme permet de maximiser le plein potentiel du champ d’exercice de l’infirmière auxiliaire, grâce à sa collaboration avec différents professionnels, tels que les médecins, infirmières ou pharmaciens. Sur le terrain, elle peut communiquer avec ces derniers pour recevoir des ordonnances ou encore des plans de traitement, en tout respect de son champ d’exercice. Elle administre, par exemple, la médication des personnes qui fréquentent l’organisme, travaille avec l’équipe interdisciplinaire pour colliger les notes aux dossiers et peut signaler les changements dans l’état de ses patients. Elle intervient également dans les situations de crise, comme lors de surdoses pour administrer la naloxone.
La confiance à la base des soins
Roxanne travaille en grande partie avec une clientèle aux prises avec des enjeux de toxicomanie et de santé mentale. La relation de confiance à établir avec ses patients est d’autant plus importante, puisqu’elle est à la base du travail qu’elle effectue au quotidien. Étant la seule infirmière auxiliaire à travailler dans le communautaire dans la région, son apport est incontestable. Bien souvent, elle est amenée à collaborer avec d’autres organismes.
Les bénéfices de son intégration au Centre Le Havre sont manifestes, puisque depuis son entrée en fonction, le nombre d’usagers issus de l’itinérance qui se tournent vers l’urgence a diminué. Désormais, ces personnes se tournent vers l’infirmière auxiliaire directement. Tout dépendant des situations, lorsque les cas requièrent une visite à l’hôpital, Roxanne s’assure d’accompagner ses patients à travers ce processus.
« C’est vraiment ce que j’aime. La clientèle plus atypique que je sers me fait sentir que je fais une différence et que mon apport a une valeur bien plus grande. J’ai la chance d’arriver à créer des liens facilement avec les personnes que je rencontre. L’important, c’est de ne pas porter de jugement », indique l’infirmière auxiliaire.
Porté par les bénéfices du projet d’intégration d’une infirmière auxiliaire pour compléter son équipe, l’organisme compte continuer en ce sens avec l’ajout d’un psychologue communautaire. Le Centre Le Havre espère inspirer, par ses initiatives novatrices, les autres ressources de la province pour que les retombées rejaillissent partout au Québec.
À propos de l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec
L’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec compte près de 30 000 membres, ce qui en fait le deuxième ordre professionnel en importance en santé. Il a pour mandat d’assurer la protection du public en exerçant une surveillance de l’exercice de la profession par le biais des divers mécanismes prévus par le Code des professions et ses règlements. L’Ordre a aussi pour mission de favoriser le développement professionnel de ses membres tout en visant l’excellence, et ce, afin de contribuer à l’amélioration de la qualité des soins et de la santé de la population.