Soins palliatifs
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01. L'infirmière auxiliaire peut-elle amorcer l'administration d'une sédation palliative sous cutanée en continue selon une ordonnance et effectuer les surveillances requises selon un protocole?
Oui, l’article 37 p) du Code des professions permet à l’infirmière auxiliaire de « contribuer à l’évaluation de l’état de santé d’une personne et à la réalisation du plan de soins, prodiguer des soins et des traitements infirmiers et médicaux dans le but de maintenir la santé, de la rétablir et de prévenir la maladie et fournir des soins palliatifs ».
Et selon l’article 37.1 (5°), par. f) du Code des professions l’infirmière auxiliaire peut :
« Administrer, par des voies autres que la voie intraveineuse, des médicaments ou d’autres substances, lorsqu’ils font l’objet d’une ordonnance. »
L’infirmière auxiliaire contribue à l’évaluation, notamment en effectuant une collecte de données, les informations de sa collecte de données doivent être mesurables et observables, notamment comme celles demandées dans l’échelle de RASS, l’échelle comportementale d’évaluation de la douleur et l’échelle de mesure de la dyspnée ou de la détresse respiratoire.
Le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire réfère également à cette activité : « Recueillir et analyser l’information », « Est à l’affut des indices d’une situation anormale, connait les activités de suivi nécessaire à l’état de la personne. »
L’infirmière auxiliaire doit s’assurer d’un soutien médical/infirmier expérimenté est joignable par téléphone en tout temps (24 heures par jour, 7 jours par semaine) et capable d’intervenir rapidement sur place au besoin.Par ailleurs, l’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences pour effectuer un soin tel qu’exigé à l’article 3 du Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires: « Le membre doit exercer sa profession selon les normes de pratique généralement reconnues. À cette fin, il doit mettre à jour ses connaissances et perfectionner ses aptitudes et habiletés. »
Afin d’en savoir plus à ce sujet, nous vous invitons à consulter Les activités professionnelles de l’infirmière auxiliaire en soins palliatifs, INESSS: Soins palliatifs, l’Association québecoise de soins palliatifs, nous vous suggérons également cette formation WD05 - Approche palliative et soins de fin de vie - Journée de formation 2019 | Lära LMS -
02. Est-ce que l'infirmière auxiliaire peut contribuer lors d'un constat de décès?
Oui, selon l’article 37 p) du Code des professions l’infirmière auxiliaire peut « contribuer à l’évaluation de l’état de santé d’une personne et à la réalisation du plan de soins, prodiguer des soins et des traitements infirmiers et médicaux dans le but de maintenir la santé, de la rétablir et de prévenir la maladie et fournir des soins palliatifs. »
En collaboration interprofessionnelle, l’infirmière auxiliaire peut effectuer la collecte de données énumérée ci-dessous :
Effectue la prise des signes vitaux et neurologiques suivant :- Pulsation cardiaque (palpation du pouls carotidien / fémoral pendant 30 secondes);
- Bruit cardiaque (observation à l'aide stétoscope à l’apex pendant 1 minute);
- Respiration (inspection de la cage thoracique pendant 1 minute et observation des poumons à l'aide stétoscope);
- Stimulation douloureuse (pincement des trapèzes);
- Réactivité des pupilles.
Observe et documente la présence des signes suivants :
- Rigidité des membres inf. et sup. (présence ou absence);
- Signes de traumatisme(s) (présence ou absence);
- Lividité (présence ou absence).
Elle transmet l'information par la suite à une personne habilitée à l'évaluation de l'état de santé présente sur place ou à distance. L’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences pour effectuer cette activité.
Afin d’en savoir plus à ce sujet, nous vous invitons à consulter Les activités professionnelles de l’infirmière auxiliaire en soins palliatifs. -
03. L’infirmière auxiliaire peut-elle contribuer au dépistage du risque de lésion de pression?
Oui, selon l’article 37 p) du Code des professions l’infirmière auxiliaire peut « contribuer à l’évaluation de l’état de santé d’une personne et à la réalisation du plan de soins, prodiguer des soins et des traitements infirmiers et médicaux dans le but de maintenir la santé, de la rétablir et de prévenir la maladie et fournir des soins palliatifs. »
Une lésion de pression ou escarre est une atteinte de la peau qui survient à la suite d’une pression intense ou prolongée. Elle est habituellement située sur une proéminence osseuse.
L’infirmière auxiliaire contribue au dépistage du risque de lésion de pression, notamment en remplissant le formulaire d’échelle de Braden et en inspectant visuellement la peau de la tête aux pieds.
Lorsque l’infirmière auxiliaire constate une nouvelle plaie elle doit aviser un professionnel habilité à l’évaluation de l’état de santé et remplir le formulaire de déclaration d’incident et d’accident AH-223.
Nous vous invitons à consulter le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire « Recueillir et analyser l’information », « Est à l’affut des indices d’une situation anormale, connait les activités de suivi nécessaire à l’état de la personne. »
De plus, elle collabore avec l’infirmière à la réalisation : du plan thérapeutique infirmier (PTI), du plan de soins et de traitements infirmiers, du plan de traitement d’une plaie
Afin d’en savoir plus à ce sujet, nous vous invitons à consulter Les activités professionnelles de l’infirmière auxiliaire en soins palliatifs et cette capsule de formation SP04 - Lésions de pression : Comment s'y retrouver ? | Lära LMS. -
04. Est-ce qu’une infirmière auxiliaire peut relever une ordonnance médicale ?
Oui, l’infirmière auxiliaire peut relever une ordonnance médicale. Elle travaille toujours en collaboration avec l'équipe de soins.
Il faut préciser qu’il n’existe aucune disposition dans les lois et règlements applicables interdisant à l’infirmière auxiliaire de relever une ordonnance médicale. Par conséquent, l’infirmière auxiliaire peut relever une ordonnance au dossier de la personne et la retranscrire sur la FADM.
Tel que mentionné dans le Profil des compétences de l'infirmière auxiliaire, elle doit s’assurer de respecter les normes en vigueur de transcription d’une ordonnance.
Pour plus d'information, nous vous invitons à consulter les normes relatives à l'ordonnance individuelle dans le guide d'exercice Les ordonnances individuelles faites par un médecin. -
05. L’infirmière auxiliaire peut -elle contribuer au dépistage de la dysphagie ?
Oui, selon l’article 37 p) du Code des professions l’infirmière auxiliaire peut « contribuer à l’évaluation de l’état de santé d’une personne et à la réalisation du plan de soins, prodiguer des soins et des traitements infirmiers et médicaux dans le but de maintenir la santé, de la rétablir et de prévenir la maladie et fournir des soins palliatifs. »
La dysphagie, est un trouble de la déglutition, elle peut entraîner des conséquences néfastes sur la qualité de vie.
Ainsi, l’infirmière auxiliaire peut contribuer au dépistage de la dysphagie notamment en observant les manifestations cliniques de la personne, en questionnant la personne et en effectuant notamment le test de la gorgée d'eau.
Par la suite, l’infirmière auxiliaire transmettra les informations à un professionnel habilité à l’évaluation. L’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences pour effectuer cette activité.
Nous vous invitons à consulter le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire « Recueillir et analyser l’information », « Est à l’affut des indices d’une situation anormale, connait les activités de suivi nécessaire à l’état de la personne. »
Afin d’en savoir plus à ce sujet, nous vous invitons à consulter Les activités professionnelles de l’infirmière auxiliaire en soins palliatifs. -
06. L’infirmière auxiliaire peut-elle installer un cathéter intraveineux périphérique court de moins de 7,5 cm dans une maison de soins palliatifs ou aux soins à domicile?
Non, selon le Règlement sur certaines activités professionnelles pouvant être exercées par une infirmière ou un infirmier auxiliaire, cette activité doit être exercée dans un centre exploité par un établissement au sens de la Loi sur les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2 art.79) ou de la Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les autochtones cris (chapitre S-5).
Les services de santé et les services sociaux sont fournis par les établissements dans les centres suivants:
1° un centre local de services communautaires;
2° un centre hospitalier;
3° un centre de protection de l’enfance et de la jeunesse;
4° un centre d’hébergement et de soins de longue durée;
5° un centre de réadaptation.Afin d’en savoir plus à ce sujet, nous vous invitons à consulter Les activités professionnelles de l’infirmière auxiliaire en soins palliatifs.
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07. Est-ce qu’une infirmière auxiliaire peut remplir et signer les formulaires de collecte de données?
Oui, selon l’article 37 p) du Code des professions l’infirmière auxiliaire peut « contribuer à l’évaluation de l’état de santé d’une personne et à la réalisation du plan de soins, prodiguer des soins et des traitements infirmiers et médicaux dans le but de maintenir la santé, de la rétablir et de prévenir la maladie et fournir des soins palliatifs. »
Lorsque l’infirmière auxiliaire procède à une collecte de données, elle pose les bonnes questions à la personne ou aux proches, utilise adéquatement les appareils et les échelles de mesure, consulte au besoin le dossier ou les autres intervenants, rempli les questionnaires avec attention et appose sa signature et son titre.
Par la suite, elle transmettra l’information à un professionnel habilité à l’évaluation.
La collaboration professionnelle entre les infirmières auxiliaires et les autres professionnels de la santé ne comporte aucune forme de tutelle ou de transfert de responsabilité. Chacune engage sa propre responsabilité en cas de faute qui se produirait lors de l’exercice d’une activité qui leur est réservée.
En résumé, l’infirmière auxiliaire engage sa responsabilité professionnelle dans l’exercice de la profession.
Afin d’en savoir plus à ce sujet, nous vous invitons à consulter Les activités professionnelles de l’infirmière auxiliaire en soins palliatifs et le Profil des compétences de l’infirmière auxiliaire.
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08. Le rôle de l’infirmière auxiliaire lors d’une chute d’une personne
À la suite de la chute d'une personne, il doit y avoir évaluation de l’état de santé de cette dernière par une personne habilité à évaluer. Le rôle de l’infirmière auxiliaire dans l’évaluation de l’état de santé d’une personne en est un de contribution. Dans le document, Les activités professionnelles de l'infirmière auxiliaire, il y est mentionné que :
« En tout temps, l’infirmière auxiliaire utilise son jugement professionnel pour recueillir des données, observer les manifestations cliniques objectives et subjectives, et relier ses observations à l’état de la personne et aux pathologies. Elle analyse ainsi l’information afin de contribuer, avec les autres membres de l’équipe interdisciplinaire, à évaluer l’état de santé de la personne et à réaliser le plan de soins. »
Dans l’ensemble de la démarche de soins, l’infirmière auxiliaire détermine les actions qui relèvent de sa responsabilité, comme décrit au Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire.
Par conséquent, selon le contexte et en l’absence d’une infirmière, l’infirmière auxiliaire peut décider de relever une personne en engageant sa responsabilité professionnelle, à laquelle elle ne peut se soustraire d’aucune façon dans l’exercice de sa profession, comme précisé à l’article 39 du Code de déontologie de l’infirmière auxiliaire. Dans tous les cas, l’état de la personne nécessite une évaluation par un professionnel habilité telle une infirmière dans les meilleurs délais suivant la chute.
Lorsque l’infirmière auxiliaire intervient à la suite de la chute d'une personne, elle observe son état et procède à une collecte de données (ex :PQRSTU), tout en étant vigilante quant à l’apparition de changements qui pourrait survenir dans l’état physique ou mental de la personne. Selon les résultats de ces données :
- Si la situation est urgente, l’infirmière auxiliaire doit éviter de mobiliser la personne et communiquer sans délai avec le 911 pour assurer une prise en charge de la personne par les ambulanciers.
- Si la personne est autonome et peut décider de se relever seule, l’infirmière auxiliaire doit s’assurer qu’elle peut le faire en toute sécurité.
- Si la personne n’est pas en mesure de se relever seule, l’infirmière auxiliaire peut décider ou non de relever la personne en engageant sa responsabilité professionnelle.
Dans tous les cas, l’infirmière auxiliaire doit :
- S’ASSURER que les informations concernant la chute et la collecte de données sont transmises à un professionnel habilité à évaluer sur place ou à distance dans les meilleurs délais suivant la chute;
- INFORMER la personne ou son répondant et les membres de l’équipe de soins, des manifestations qui pourraient apparaître et des surveillances à effectuer;
- CONSIGNER au dossier ses observations et données pertinentes et rédiger un rapport d’incident/accident.
Tout établissement de santé devrait prévoir une politique et procédure devant être suivie par l’infirmière auxiliaire en situation de chute d'une personne.
Afin d’en savoir davantage, nous vous invitons à consulter le Guide d’intervention de l’infirmière auxiliaire lors de chutes.
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09. L’infirmière auxiliaire peut-elle contribuer au dépistage des chutes ?
Oui, l’infirmière auxiliaire contribue de façon significative au dépistage des chutes en recueillant un ensemble de données et en les transmettant à un professionnel habilité à évaluer soit l’infirmière, le médecin, l’ergothérapeute et le physiothérapeute.
Le dépistage des personnes à risque de chute est un élément clé de la prévention des chutes. En effet, beaucoup de chutes sont prévisibles et peuvent être évitées[1]. L’infirmière auxiliaire, dans le cadre de la contribution à l’évaluation, fournit les informations importantes au professionnel habilité à effectuer une évaluation approfondie pour déterminer les possibles facteurs de risque de chute.Le dépistage du risque de chute ne requiert donc pas un questionnaire exhaustif. Le questionnaire complet et l’examen clinique doivent être réalisés après le signalement d’une chute, afin d’en identifier la cause[2].L’infirmière auxiliaire peut notamment recueillir les informations suivantes[3] :
- Les antécédents de chute au cours de la dernière année;
- Les troubles de démarche, d’équilibre et/ou de mobilité à l’aide du test de la marche talon-orteils par exemple;
- La présence de médicament potentiellement inapproprié au profil pharmacologique de la personne;
- Les antécédents pertinents (ex. : dégénérescence maculaire liée à l’âge, cataractes, hypotension, parkinson, trouble de mobilité);
- L’utilisation adéquate ou non d’un accessoire de marche le cas échéant;
- Toute autre information qu’elle juge pertinente selon son jugement clinique (ex. : douleur, perte d’autonomie, signes de déshydratation).
Par la suite, des stratégies de prévention peuvent être mises en place en collaboration avec les professionnels habilités à évaluer impliqués au dossier selon les facteurs de risques et les causes. Ainsi, cela peut nécessiter que le profil pharmacologique soit révisé, que l’environnement soit adapté et/ou que la personne fasse de la réadaptation ou de l’activité physique selon les recommandations des professionnels habilités à évaluer. Afin d’en savoir davantage, nous vous invitons à consulter le Guide d’intervention de l’infirmière auxiliaire lors de chutes et Chutes chez les personnes aînées.
SOURCES:
[1] REGISTERED NURSE’S ASSOCIATION OF ONTARIO (RNAO). Empêcher les chutes et réduire les blessures associées, 2017.
[2] GILLAIN, S., et autres. Les chutes chez la personne âgée, Revue Médicale de Liège, 69, pp. 258-264, 2014.
[3] AVIN, K. G., et autres. ˝Management of Falls in Community-dwelling Older Adults: A Clinical Guidance Statement from the Academy of Geriatric Physical Therapy of the American Physical Therapy Associationˮ, Physical Therapy, 95(6), pp. 815-834. doi:10.2522/ptj.20140415, 2015.
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10. Une infirmière auxiliaire peut-elle procéder au décompte des narcotiques ?
Il faut immédiatement mentionner qu'il n'existe aucune disposition dans les lois et règlements applicables interdisant à l’infirmière auxiliaire de procéder au décompte des narcotiques, de signer la feuille de contrôle, de transporter les narcotiques de la pharmacie jusqu'à l’unité de soins et d'avoir accès à l'armoire à narcotiques.
Selon le Règlement sur l'organisation et l'administration des établissements, le pharmacien doit établir et appliquer des politiques sur la préparation, la distribution et le contrôle de l'utilisation des médicaments, des drogues ou des poisons. Cette obligation s'applique dans tous les établissements du réseau de la santé.
Ces politiques peuvent prévoir les conditions de transport des narcotiques dans l'établissement, les procédures d'accès à l'armoire à narcotiques ainsi que les mesures de contrôle de ceux-ci. À cette fin, chaque établissement de santé a l'obligation d'établir les mesures nécessaires pour assurer le contrôle des narcotiques. Il peut donc en toute légalité permettre à une infirmière auxiliaire d'appliquer ces mesures, de procéder au décompte des narcotiques et de signer la feuille de contrôle. Enfin, il doit désigner une personne responsable des clés de l'armoire à narcotiques sur chaque unité de soins. L’infirmière auxiliaire peut donc être responsable de l'armoire à narcotiques et assumer la responsabilité de son contrôle. Les cabinets automatisés décentralisés
Depuis quelques années, on retrouve dans certaines unités de soins des établissements de santé du Québec, des cabinets automatisés décentralisés. Ces appareils de distribution des médicaments comportent plusieurs avantages, dont l’amélioration de l’accessibilité aux médicaments et la réduction du risque d’erreurs, de pertes ou de vols de narcotiques, puisque l’appareil en fait lui-même le décompte.
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE CHAMP D'EXERCICE DE L'INFIRMIÈRE AUXILIAIRE
Afin d’en savoir davantage sur le champ d'exercice, nous vous invitons à consulter Les activités professionnelles de l'infirmière auxiliaire et le Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire.
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11. L’infirmière auxiliaire peut-elle recevoir une ordonnance téléphonique ?
L’infirmière auxiliaire qui exécute une ordonnance le fait généralement à partir d’une ordonnance écrite par un médecin ou un professionnel habilité à prescrire, comme une infirmière praticienne spécialisée ou un pharmacien. Cependant, il arrive qu’une ordonnance soit transmise verbalement ou par téléphone par l’un de ces professionnels. À noter que l’utilisation d’un message texte à l’aide d’un appareil mobile constitue une ordonnance verbale. L'ordonnance individuelle verbale s'adresse qu’à un professionnel ou à une personne habilitée et il doit y avoir qu’un seul professionnel ou qu’une seule personne habilitée entre lui et le destinataire final.
Selon l’article 37.1 (5°), par. f). du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut :
« Administrer par des voies autres que la voie intraveineuse des médicaments ou d’autres substances, lorsqu’ils font l’objet d’une ordonnance. »
Par conséquent, l'infirmière auxiliaire peut recevoir des professionnels autorisés à prescrire une ordonnance verbale ou téléphonique concernant l’administration de tous les médicaments ou traitements compris dans ses activités réservées. Elle peut également administrer ledit médicament ou prodiguer ledit traitement sans attendre que le médecin confirme ultérieurement par écrit ladite ordonnance au dossier de la personne.
Elle doit s’assurer de respecter les règles de rédaction d’une ordonnance et par le fait même la retranscrire au dossier de la personne ainsi qu’à la feuille d’administration des médicaments (FADM) si besoin.
Nous vous invitons à consulter les documents suivants concernant la rédaction d’une ordonnance : Le Règlement sur les normes relatives aux ordonnances faites par un médecin et Les ordonnances individuelles faites par un médecin.
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12. L’infirmière auxiliaire peut-elle administrer un médicament au besoin (PRN) de manière autonome ?
Oui, l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ) et l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) ont clarifié le rôle de l’infirmière auxiliaire en lien avec l’administration d’un médicament PRN en ordonnance individuelle. Vous pouvez consulter : l'avis conjoint OIIAQ-OIIQ pour en savoir plus à ce sujet.
Selon l’article 37.1 (5°), par. f) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « Administrer, par des voies autres que la voie intraveineuse, des médicaments ou d’autres substances, lorsqu’ils font l’objet d’une ordonnance. »
L’ordonnance individuelle ne vise qu’une seule personne qui a préalablement fait l’objet d’une évaluation de la part d’un professionnel autorisé à prescrire. Ainsi, comme l’évaluation a déjà été faite, l’infirmière auxiliaire pourra prendre la décision d’administrer le médicament prescrit au besoin, lorsque les manifestations ou symptômes pour lesquels il a été prescrit sont observés chez le patient.
L’ordonnance collective vise un groupe de personnes. Cela implique que la personne qui fait l’objet de l’ordonnance n’a pas, au préalable été évaluée par le médecin.
Consultez à ce sujet : Les ordonnances collectives - Guide d'exercice du Collège des médecins. Comme le rôle de l’infirmière auxiliaire dans l’évaluation en est un de contribution, l’évaluation et la prise de décision doivent être faites par un professionnel habileté à évaluer. Ainsi, l’infirmière auxiliaire participe à la collecte de données, transmet l’information et peut appliquer l’ordonnance collective selon une directive verbale ou écrite.
Le médicament (PRN) est prescrit au besoin, sous une ordonnance individuelle, en lien avec des manifestations cliniques précises, mais occasionnelles. Lorsque les manifestations cliniques pour lesquelles le PRN a été prescrit sont présentes, l’infirmière auxiliaire peut administrer ce PRN de façon autonome. L’infirmière auxiliaire doit respecter son champ d’exercice tel que l’exige l’article 15 du Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires:
« Si l’état d’un patient l’exige, le membre doit consulter un autre membre, un membre d’un autre ordre professionnel ou toute autre personne compétente, ou diriger ce patient vers l’une de ces personnes. »
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13. Est-ce que l’infirmière auxiliaire peut initier un protocole de détresse respiratoire inscrit au formulaire d’administration des médicaments (FADM) ?
Oui, selon l’article 37.1 (5°), par. f) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « administrer, par des voies autres que la voie intraveineuse, des médicaments ou d’autres substances, lorsqu’ils font l’objet d’une ordonnance ».
Le protocole prescrit au dossier, au FADM ou au PTI a préalablement été évalué par un professionnel autorisé. Le PRN est une médication prescrite au besoin en lien avec des manifestations cliniques précises, mais occasionnelles.
Les médicaments administrés lors du protocole de détresse respiratoire :
- Benzodiazépines (versed injectable);
- Opioïdes (morphin injectable) ;
- Anticholinergies (scopolamine injectable).
L’ordonnance individuelle en PRN est administrée de façon autonome par l’infirmière auxiliaire lorsque les manifestations cliniques pour lesquelles le PRN a été prescrit sont présentes. Comme toute ordonnance individuelle, la personne a fait l’objet d’une évaluation préalable par le médecin. Par la suite, elle est en mesure de s’assurer que les manifestations cliniques énumérées au PRN sont présentes. Elle peut ensuite administrer le médicament prescrit. L’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences pour exercer cette activité. Elle respecte ainsi les article 13 et 15 du Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires:
« 13. Le membre doit prodiguer les soins et les traitements à un patient avec diligence. Il doit notamment:1° intervenir promptement auprès du patient lorsque son état de santé l’exige;2° assurer la surveillance requise par l’état de santé du patient;3° prendre les moyens raisonnables pour assurer la continuité des soins et des traitements.[…]
15. Si l’état d’un patient l’exige, le membre doit consulter un autre membre, un membre d’un autre ordre professionnel ou toute autre personne compétente, ou diriger ce patient vers l’une de ces personnes. »
De plus, le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire mentionne que l’infirmière auxiliaire doit « relier les manifestations cliniques aux pathologies et à la situation de la personne- Recherche les causes d’une manifestation inhabituelle chez la personne ».
Pour en savoir plus sur à ce sujet nous vous invitons à consulter le Protocole Médical National.
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14. L’infirmière auxiliaire peut-elle mélanger des narcotiques qui servent aux protocoles de détresse respiratoire en soins palliatifs ?
Oui, selon l’article 37.1 (5°), par. e) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « mélanger des substances en vue de compléter la préparation d’un médicament, selon une ordonnance ».
Un protocole de détresse consiste en l’administration d’une combinaison de médicaments, tel que :
1) Opiacé : Morphine ou Dilaudid
2) Benzodiazépine : Versed
3) Anticholinergique : Robinul ou scopolamine
Il est préférable d'avoir un papillon sous-cutané par médicament et bien identifier sur chaque site. L’installation d’un papillon ou cathéter permet de diminuer le traumatisme lors d’injections répétées. L’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences pour exercer cette activité. Ainsi, elle respecte ses obligations déontologiques. Par ailleurs, l’article 9 du Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliairesstipule : « Le membre doit entretenir une relation de confiance et de respect mutuel avec un patient. À cette fin, il doit notamment adopter une approche personnalisée respectant les valeurs et les convictions du patient ».
Tel que mentionné dans Le profil des compétences de l’infirmière et l’infirmier auxiliaire: « Respecte l’intimité de la personne, pose des questions à la personne sur l’efficacité du médicament administré, vérifie l’ordonnance et/ou le PTI pour connaître les activités de suivies ».
Selon le Règlement sur l'organisation et l'administration des établissements, le pharmacien doit établir et appliquer des politiques sur la préparation, la distribution et le contrôle de l'utilisation des médicaments, des drogues ou des poisons. Cette obligation s'applique dans tous les établissements du réseau de la santé.
Dans le respect de pratiques sécuritaires et reconnues, l’infirmière auxiliaire peut se référer aux Méthodes de soins informatisées (MSI).
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15. L’infirmière auxiliaire peut-elle initier une ordonnance collective ?
Oui, selon l’article 37p) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire « contribue à l’évaluation de l’état de santé de la personne ». Bien que le rôle de l’infirmière auxiliaire dans l’évaluation en est un de contribution, elle est en mesure d’initier des ordonnances collectives si celles-ci sont élaborées en conformité avec son champ d’exercice. L’ordonnance collective doit décrire les circonstances qui donneront lieu à son application. Par exemple, elle peut prévoir l’administration d’un analgésique en cas de douleur. L’infirmière auxiliaire a les compétences pour apprécier la douleur dans le cadre de sa contribution à l’évaluation et pourra ainsi décider d’initier l’ordonnance collective.
Il convient également de rappeler que l’ordonnance collective doit également prévoir :
- les modalités de l’initiation;
- les contre-indications;
- les mécanismes de suivi auprès d’un professionnel habilité à évaluer les personnes symptomatiques ou à effectuer la surveillance des personnes.
L’infirmière auxiliaire, par sa grande contribution en pharmacothérapie, connait les effets secondaires ainsi que les effets recherchés d’un médicament. Ainsi, l’infirmière auxiliaire peut administrer tout médicament via toutes les voies qui lui sont autorisées dans ses activités réservées.
Tel que mentionné dans le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire, elle « utilise son jugement clinique pour recueillir des données, observer des manifestions cliniques, objectives et subjectives, et relier ses observations à l’état de la personne et aux pathologies ».
En tout temps, l’infirmière auxiliaire doit respecter, notamment, l’article 14 du Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec :
« Le membre doit être diligent lors de l’administration d’un médicament ou d’une substance. À cette fin, il doit notamment avoir une connaissance suffisante du médicament ou de la substance et respecter les principes et méthodes concernant son administration ».
Nous vous invitons à consulter l’avis conjoint sur le rôle de l’infirmière auxiliaire en lien avec les ordonnances collectives.
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16. L’infirmière auxiliaire peut-elle participer au processus entourant l’aide médicale à mourir (AMM) ?
Oui, selon l’article 37p) du Code des professions l’infirmière auxiliaire « contribue à l’évaluation de l’état de santé d’une personne et à la réalisation du plan de soins, prodigue des soins et des traitements infirmiers et médicaux dans le but de maintenir la santé, de la rétablir et de prévenir la maladie et fournir des soins palliatifs »
Dans sa contribution à l’évaluation, l’infirmière auxiliaire contribue avec les autres membres de l’équipe interdisciplinaire, à évaluer l’état de santé de la personne et à réaliser le plan de soins.
L’aide médicale à mourir est une intervention exceptionnelle, elle sera possible seulement si les exigences requises sont respectées. Le recours à ce soin est encadré et balisé par La Loi concernant les soins de fin de vie. À titre d’exemples, l’infirmière auxiliaire peut :
- S’assurer que les documents légaux sont complétés;
- Informer la personne et les proches du déroulement et de la procédure;
- Installer un cathéter intraveineux périphérique court de moins de 7,5 cm;
*Elle est exercée dans un centre exploité par un établissement au sens de la Loi sur les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2) ou de la Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les autochtones cris (chapitre S-5).
- Remettre la médication à administrer au médecin:
- Accompagner la personne en fin de vie et ses proches.
En exerçant son rôle en matière d’éducation et d’information en relation avec son champ d’exercice, elle respecte l’article 39.4 du Code des professions :
« L’information, la promotion de la santé, la prévention de la maladie, des accidents et des problèmes sociaux auprès des individus, des familles et des collectivités sont comprises dans le champ d’exercice du membre d’un ordre dans la mesure où elles sont reliées à ses activités professionnelles. »Tel que mentionné dans le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire, elle :
- Transmet des informations selon la limite de son champ d'exercice;
- Vérifie la compréhension de la personne, ou du proche, après avoir transmis l’information;
- S’assure d’obtenir, en tout temps, le consentement libre et éclairé de la personne;
- Intervient pour s’assurer que les décisions de l’équipe respectent les volontés de la personne.
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17. Est-ce que l’infirmière auxiliaire peut effectuer une instillation trachéobronchique à domicile ?
Oui, selon l’article 37.1 (5°), par. f) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut, lorsqu’il y a présence d’une trachéostomie non reliée à un ventilateur, « administrer, par des voies autres que la voie intraveineuse, des médicaments ou d’autres substances, lorsqu’ils font l’objet d’une ordonnance ».
Cette activité fait référence à l’introduction de sérum physiologique dans la canule trachéale ou le tube endotrachéal.
L’entretien d’une trachéostomie à domicile diffère de l’entretien d’une trachéostomie reliée à un ventilateur qui nécessite une attestation de formation et qui, de plus, ne peut être effectué à domicile. L’infirmière auxiliaire qui fait l’entretien d’une trachéostomie reliée à un ventilateur doit détenir une attestation délivrée par l’OIIAQ et répondre aux conditions d’exercice énoncées à l’article 3 duRèglement sur certaines activités professionnelles pouvant être exercées par une infirmière ou un infirmier auxiliaire.
L'infirmière auxiliaire peut effectuer une instillation trachéobronchique auprès de tout type de clientèle et dans tous les milieux de soins.
Il est mentionné dans les Méthodes de soins informatisées (MSI) que l’objectif de ce soin est de déloger les sécrétions bronchiques afin d’éviter des bouchons muqueux et de stimuler le réflexe de la toux pour faciliter l’aspiration des sécrétions. L’aspiration des sécrétions endotrachéales est un autre exemple d’activité réservée à l’infirmière auxiliaire.
L’infirmière auxiliaire doit posséder les connaissances et les compétences liées à l’utilisation du matériel et aux techniques de soins à réaliser et doit reconnaître les signes et symptômes associés à la fonction respiratoire. Elle respecte ainsi l’article 3 du Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires, mentionnant que « le membre doit exercer sa profession selon les normes de pratique généralement reconnues. À cette fin, il doit mettre à jour ses connaissances et perfectionner ses aptitudes et habiletés. »
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18. L’infirmière auxiliaire peut-elle contribuer à l’évaluation de l’état mental ?
Oui, la contribution à l’évaluation de l’infirmière auxiliaire n’est pas restreinte par la clientèle ou le milieu.
Selon l’article 37 p) du Code des professions l’infirmière auxiliaire peut « contribuer à l’évaluation de l’état de santé d’une personne et à la réalisation du plan de soins, prodiguer des soins et des traitements infirmiers et médicaux dans le but de maintenir la santé, de la rétablir et de prévenir la maladie et fournir des soins palliatifs ».
L’infirmière auxiliaire est une partenaire essentielle et une professionnelle compétente qui œuvre auprès de la population nécessitant des soins dans plusieurs spécialités, notamment en santé mentale. Nous vous invitons à consulter le document sur la collaboration de l’infirmière auxiliaire en santé mentale.
En tout temps, l’infirmière auxiliaire utilise son jugement professionnel pour recueillir des données, observer les manifestations cliniques objectives et subjectives, et relier ses observations à l’état de la personne et aux pathologies.
Elle analyse ainsi l’information afin de contribuer, avec les autres membres de l’équipe interdisciplinaire, à évaluer l’état de santé de la personne et à réaliser le plan de soins. Dans l’ensemble de la démarche de soins, l’infirmière auxiliaire détermine les actions qui relèvent de sa responsabilité professionnelle.
Elle recueille et analyse les informations subjectives et objectives portant sur le fonctionnement émotionnel et cognitif de la personne.
L’examen de l’état mental peut être réalisé au cours d’un entretien formel à l’aide de documents à cocher ou de questions prédéterminées à poser ou par l’observation du fonctionnement quotidien. En référence au Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire :« Afin de contribuer à l’évaluation, elle procède à une collecte de données :
- Consulte selon le besoin, les dossiers, les proches ou les autres intervenants;
- Pose les bonnes questions, au bon moment, à la bonne personne et adapte les questions afin d’obtenir l’information recherchée;
- Remplis les questionnaires et porte attention à ce que la personne exprime.
Elle observe et mesure les signes et symptômes :
- Pose les questions précises afin de bien cerner les symptômes et utilise adéquatement les appareils et les échelles de mesure;
- Reconnais les besoins de la personne reliés à sa pathologie et recherche les causes d’une manifestation inhabituelle. »
Le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliairementionne que l’infirmière auxiliaire doit : « assurer la surveillance et le suivi des données recueillies, l’infirmière auxiliaire est à l’affût des indices d’une situation anormale, connait les activités de suivi nécessaire à l’état de la personne, elle anticipe les problèmes potentiels et effectue des visites fréquentes. »
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19. L’infirmière auxiliaire peut-elle transmettre de l’information et faire de l’enseignement à une personne ?
Oui, l’infirmière auxiliaire peut transmettre de l’information à une personne ainsi qu’à ses proches en matière de soins, de santé et de services sociaux reliés à ses activités professionnelles.
En exerçant son rôle en matière d’éducation et d’information en relation avec son champ d’exercice, elle respecte l’article 39.4 du Code des professions :
« L’information, la promotion de la santé, la prévention de la maladie, des accidents et des problèmes sociaux auprès des individus, des familles et des collectivités sont comprises dans le champ d’exercice du membre d’un ordre dans la mesure où elles sont reliées à ses activités professionnelles. »
Nous vous invitons à consulter Les activités professionnelles de l'infirmière auxiliaire et le champ de compétence A, du Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire qui en font une description plus détaillée au point 1 : Communiquer avec la personne et ses proches. Finalement, le mandat de transmission d’information ou d’enseignement des infirmières auxiliaires n’est pas limité aux personnes et à ses proches. Nous vous invitons à consulter la question/réponse L’infirmière auxiliaire peut-elle donner la formation sur les soins invasifs et non invasifs aux non-professionnels (Loi 90)?